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Chasselas raconté à mes petits enfants

la guerre entre Chasseloutis et Soutraillons

mardi 8 mai 2012, par Paule Vermylen-Milamant

Les enfants devaient se rendre « utiles ». Garder les vaches, les chèvres, quérir l’herbe pour les lapins, couper les orties pour la marmite du cochon étaient autant de tâches que les parents leur confiaient après l’école ,ou durant les vacances. Ces occupations auraient eu selon leurs dires, le mérite de les soustraire à l’oisiveté, terrain propice à l’imagination de sottises... Ce qui était moins sûr...

Les prés de mes camarades s’échelonnaient de la Roche Noire à la Côte, au pied des monts en dents de scie qui séparent Chasselas de la Grange du Bois, de Solutré et de Pouilly. Je savais si bien « tourmenter » ma mère qu’elle m’accordait parfois la permission de les accompagner. C’était tout de même plus amusant que d’accompagner ma vieille voisine !

Mais, Chasseloutis et Soutraillons, s’ils n’ont pas mené la guerre des boutons ne s’en « escagnassaient » pas moins ! Pour une biquette égarée sur le territoire du voisin les cailloux volaient accompagnés de chants de guerre, et la chèvre, un butin que les parents embarrassés, s’empressaient de rendre à son propriétaire !

A quelle époque remontait la querelle ? A celle des moines dispensateurs de dîmes et privilèges ? Aux princes qui d’Armagnac ou de Bourgogne se disputaient les marches du duché ? Ou plus prosaïquement à des limites de propriété ? Peu importe maintenant, plus de bêtes à garder. Ces querelles sont heureusement dépassées. Les vignes ont grimpé à l’assaut des bois et pris la place d’herbages devenus inutiles. Les chèvres ont trouvé à Cenves meilleure verdure dans les prés.

Je me suis laissé dire que les derniers fromages blancs de Madame Aublanc ont à la table d’Alain Girel été appréciés par François Miterrand !

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